Le débat sur le service militaire obligatoire prend de l'ampleur en Allemagne. Des responsables politiques de premier plan de la CDU/CSU ont appelé à des préparatifs structurels pour permettre un rétablissement rapide de la conscription, arguant que l'Allemagne doit renforcer ses capacités de défense face aux nouveaux défis sécuritaires mondiaux. Cette proposition intervient à un moment où les objectifs de l'OTAN exigent une Bundeswehr renforcée et prête au combat.
Jens Spahn, président du groupe parlementaire CDU/CSU, compte parmi les plus fervents défenseurs de cette idée. Lors de récentes interviews, il a déclaré que l'Allemagne ne pouvait se permettre de retarder la planification et devait immédiatement commencer à préparer le terrain pour un retour au service obligatoire. Selon lui, la Bundeswehr aurait besoin de jusqu'à 60,000 XNUMX militaires supplémentaires pour remplir ses obligations opérationnelles et stratégiques. Si l'engagement volontaire reste préférable, il a exprimé son scepticisme quant à la possibilité d'atteindre un tel nombre sans mesures obligatoires.
Pas de projet immédiat pour les femmes, mais des discussions sont en cours
Le fondement juridique du modèle actuel de conscription ne s'applique qu'aux hommes, comme le stipule la Loi fondamentale allemande. Spahn a souligné qu'un amendement constitutionnel serait nécessaire pour inclure les femmes et qu'un tel changement est peu probable au cours de la législature actuelle. Néanmoins, l'ancienne ministre de la Défense Annegret Kramp-Karrenbauer a soutenu que les femmes doivent être prises en compte pour les futures conscriptions, d'autant plus que les évolutions démographiques réduisent le nombre de jeunes hommes éligibles.
Kramp-Karrenbauer a averti que l'exclusion de tout groupe pourrait rendre le personnel militaire intenable. Elle a appelé à des efforts de préparation immédiats et a exhorté les décideurs politiques à ne pas retarder les décisions concernant l'extension du service militaire aux femmes, invoquant des préoccupations quant à sa faisabilité à long terme.
La politique actuelle se concentre pour l'instant sur le service volontaire
L'accord de coalition entre la CDU/CSU et le SPD n'inclut pas explicitement la conscription. Il évoque plutôt la mise en place d'un « service militaire volontaire attractif » comme modèle privilégié. Le ministre de la Défense, Boris Pistorius, a toutefois déclaré à plusieurs reprises que le service volontaire ne suffirait que si les besoins en personnel étaient satisfaits par cette approche. Il a récemment reconnu que des modèles obligatoires pourraient devoir être envisagés si le recrutement volontaire ne donnait pas les résultats escomptés.
Le SPD a adopté une position prudente. Falko Droßmann, porte-parole du SPD pour la politique de défense, a réaffirmé l'importance que son parti accorde à l'amélioration du recrutement grâce à de meilleures infrastructures et à des perspectives de carrière plus flexibles au sein de la Bundeswehr. Il a averti qu'un retour au service obligatoire sans épuiser les possibilités de volontariat serait prématuré et politiquement à courte vue.
La promotion de modèles de fonction publique plus larges gagne du terrain
Au-delà de la traditionnelle conscription militaire, plusieurs voix au sein de la CDU ont exprimé leur soutien à un service national obligatoire général qui inclurait des fonctions civiles. La vice-présidente du Bundestag, Julia Klöckner, a souligné que le texte de la coalition laisse une place au service obligatoire « si nécessaire », et elle a exprimé son soutien personnel à des modèles qui englobent également le travail social, les services d'urgence ou les services à la personne.
Cette interprétation plus large du devoir militaire reflète une opinion croissante selon laquelle la contribution civique ne devrait pas se limiter à la défense armée. Ses partisans affirment qu'un tel modèle pourrait renforcer la cohésion nationale et offrir des avantages concrets au-delà du cadre militaire.
Les dirigeants militaires expriment leurs inquiétudes quant aux plans réservés aux volontaires
Au sein des forces armées, on craint de plus en plus que le système exclusivement volontaire ne soit inefficace. André Wüstner, président de l'Association des forces armées allemandes, a récemment appelé le gouvernement à commencer à préparer les cadres juridiques et logistiques pour la réintroduction de la conscription. Il a souligné que les engagements envers l'OTAN exigent que l'Allemagne augmente significativement le nombre de militaires d'active, ce qui pourrait ne pas être réalisable sans le service obligatoire.
Le commissaire militaire du Bundestag, Henning Otte, a fait écho à cette préoccupation, suggérant que des modèles de service obligatoires soient introduits si le recrutement volontaire s'avère insuffisant. Il a souligné l'importance de créer des mécanismes de soutien fiables pour répondre aux obligations de défense stratégique.
Le gouvernement vise une expansion massive de la Bundeswehr
L'Allemagne vise actuellement à porter les effectifs de la Bundeswehr à 460,000 2026 hommes en temps de crise. Le ministre de la Défense Pistorius a qualifié cet objectif d'« efforts considérables ». Si des réformes du service militaire ont été évoquées lors de la précédente législature, elles n'ont pas été adoptées. Le nouveau gouvernement, dirigé par le chancelier Friedrich Merz, travaillerait actuellement à un projet révisé de loi sur la conscription, qui pourrait être prêt dès janvier XNUMX.
Bien qu'aucune décision définitive n'ait été prise, les discussions et les préparatifs en cours indiquent que le service obligatoire pourrait bientôt revenir dans la politique de défense nationale allemande. Le consensus croissant dans les milieux politiques et militaires suggère que le modèle volontaire, bien qu'idéal en principe, pourrait ne pas être suffisant en pratique.